Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Le club lecture du collège de Roquebleue !
7 juin 2007

Méfiez-vous des écrivains !

« Méfiez-vous des artistes », nous dit Eric Simard cet après-midi là, et il avait bien raison. Vous pourriez finir dans l'un de ses livres, comme ce sexagénaire joufflu croisé dans un TGV, qui lui faisait penser à un bébé ou à un enfant parce qu'il parlait à tout le monde sans savoir que cela ne « se fait pas ». Et si, en donnant votre nom pour poser une question, vous n'êtes pas source de son inspiration, peut-être sa réponse vous donnera envie d'écrire, ou de commencer un journal intime. Eric Simard nous en a d'ailleurs amené un dont la couverture semblable à de l' écorce était dotée de dents et prenait des allures de monstre. Lorsqu'il était ado, il rêvait d'être bascketteur professionnel, mais vers 15-16 ans il a découvert qu'écrire lui permettait de parler de ce qu 'il voulait.

Eric Simard écrit « pour que ça sorte ». Cette année au Prix Ados nous avons ainsi pu lire Sohane l'insoumise. Il a écrit cette histoire après avoir appris par la presse l'histoire de Sohane Benziane: cette jeune fille de 17 ans a été brûlée vive le 4 octobre 2002 parce qu'elle n'avait pas cédé à un caïd qui prétendait lui interdire l'accès à sa cité. Eric Simard a peut-être écrit pour alerter, pour faire sortir sa colère face à de tels comportements, qui ne sont pas de simples accidents: lorsque ce caïd s'est fait arrêter, il s'est fait applaudir... Dans son livre il a essayé d'imaginer ce qui se serait passé si Sohane avait survécu à ses blessures: peut-on avoir une histoire d'amour après avoir été violenté par quelqu'un du sexe opposé?                                                                                                                          Lorsqu'ils arrivent sur Terre Sohane et Elam, les personnages principaux, découvrent une communauté où les hommes obéissent aux femmes: là encore l'écrivain s'est inspiré de la réalité, après avoir vu à la télévision un reportage sur un peuple qui vivait de cette manière. Son passé d'ingénieur biochimiste a lui nourri ses deux romans de science-fiction Les Chimères de la mort et L'Oracle d'Egypte, qui mettent en garde contre les méfaits de la sciences. Eric Simard est d'ailleurs venu avec des photos de chimères qui ont réellement été créées: des cochon fluorescents, un chèvre aux poils de mouton, nous rappellant la phrase de Rabelais « sciences sans conscience n'est que ruine de l'âme ».

Avant de publier un roman, Eric Simard écrit beaucoup: des notes au fil des jours, dans un petit carnet, 5 ou 6 brouillons, puis quand le livre est sur le point de sortir, encore des corrections...Il essaie de trouver le mot juste, parce que « si les mots sont justes, les personnages sont forts ». Pour lui « littérature » serait d'ailleurs « lis tes ratures », retravaille ton texte. Pourtant, quand il était élève, il préférait de loin aller jouer au balon qu'écrire. Il s'est découvert plus tard, grâce à un ami écrivain, lorsqu'il a compris qu'il mettait dans ses livres ce dont ils pouvaient avoir parlé la veille au café: « les livres c'est la vie » .

Depuis, au fil de l'écriture, il prend plaisir à se faire surprendre par sa propre histoire : « Au début, les personnages sont des marionnettes et après on a l'impression qu 'ils vous emportent ». Laissez-vous vous aussi emporter par la lecture de l'un de ses livres, il y en a six au CDI !

P1010004simard

Publicité
Publicité
Commentaires
Le club lecture du collège de Roquebleue !
Publicité
Archives
Derniers commentaires
Publicité